Mars 1987.
Je venais d’arriver à Tokyo pour y faire une des Carmen de « La Tragédie de Carmen » de Peter Brook.
Le surlendemain de mon arrivée, laissée seule à moi-même pour me rendre au théâtre pour ma première répétition, le Ginza Seibu Theatre, dont la production en faisait l’inauguration, je me suis trompée de station de métro pour sortir, une trop tôt…
Ne reconnaissant le plan, je tente en vain de demander mon chemin, les hommes passaient leur chemin sans me regarder. Étrange.
Finalement, voyant le manège et ma détresse, une jeune fille s’approche de moi et me dit dans un anglais pas si mal « pour une japonaise » : « do you need help? »
Oh! que oui!
Lui disant ce que je cherchais, elle était ravie de même avoir un billet pour le spectacle en question! Et elle se présente comme étant la Miss Japan de l’année!!!
Elle me conduit au théâtre. Nous avons fraternisé.
Nous sommes sorties quelques fois ensemble, elle m’a amenée à un spectacle de Kabuki, et m’a même invitée chez elle, chose absolument très rare au Japon, les gens préférant recevoir au restaurant, étant gênés par la petitesse de leur logis.
Ce qui n’était pas le cas chez elle, une maison toute neuve, en plein coeur de la capitale, pourtant une famille des plus modestes.
Quelques mois plus tard, je me retrouvais à Paris, en résidence au Studio du Québec à la Cité internationale des Arts.
Elle m’y écrit une lettre d’une telle tristesse: un ami proche s’étant suicidé.
Puis, plus rien…
Je n’ai jamais pu la retracer. Même une amie qui vivait là occasionnellement n’a pas réussi.
Là, l’internet me parle d’une Keiko Ibi qui aurait gagné un Oscar pour un documentaire.
Rien ne me dit que c’est la même personne, la coiffure… l’âge…
Elle me confiait vouloir faire du cinéma…
Pourquoi, tout à coup cette anecdote? Parce qu’une amie se trouve au Japon en ce moment…
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