Archives du mot-clé Captivité

Choisir son public ?

Ce matin, on nous apprenait le décès de Pierre Lalonde. J’ai grandi avec Jeunesse d’aujourd’hui. C’est par rien !
À la radio, on nous faisait entendre ses succès. Mais également là où il voulait amener son public. On y a donc diffusé une chanson que j’ignorais. Un air de Stéphane Venne. Un style tout à fait nouveau pour lui, où l’on percevait enfin une voix sans artifice, pure. La sienne, véritable.
Or, le public n’a pas suivi. Pierre Lalonde s’est donc recyclé en homme d’affaires plutôt que de rester captif d’un public qui ne comprenait pas son nouvel élan, là où était son désir « d’élévation ».

Même histoire pour Donald Lautrec. Souvenez-vous de Le mur derrière la grange. Cet album fut un flop monumental alors que le projet, lui aussi, s’avérait d’une qualité non équivoque. Au lieu de rester captif d’un public qui semblait refuser de comprendre, il s’est recyclé à son tour en homme d’affaires prospère et sortir enfin des feux de la rampe.

C’est tout le contraire avec Ginette Reno. Alors qu’elle aurait pu devenir une des plus grandes chanteuses de jazz, elle a choisi son public, prétextant qu’il ne la suivrait pas. Avait-elle raison ? Financièrement, sans doute. Artistiquement, c’est discutable.

La vraie gagnante dans tout ça : Renée Claude !
Telle est mon opinion.

Faisant carrière comme interprète de chansonniers « obscurs », les chansons de Stéphane Venne, pourtant à la même époque que Pierre Lalonde, ont fait d’elle une star. Elle a ainsi conquis un nouveau public !
Gagnante, parce qu’elle a persisté à imposer à ces fans ses goûts et ses désirs en lui offrant, au moins, trois spectacles remarquables : Clémence, Brassens et Ferré. Très pointu comme contenu, mais ainsi, elle a su respecter son intégrité artistique.
Certes, elle n’a jamais vécu aussi richement, semble-t-il, par contre, elle a toujours offert un produit à haute teneur artistique en plus d’être reconnue à sa juste valeur par le milieu. Il ne reste qu’à l’Adisq de se manifester…

La rançon de la gloire, est-ce le prix à payer pour avoir un public ?

Publicité