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L’oeuvre d’une vie, mon « Opéra-Chansons »?

Dix ans! Dix ans, L’« Opéra-Chansons » WXYZ… Code secret!
L’œuvre d’une vie?* Même après six mois en résidence au Bain Mathieu, même après trois représentations, une œuvre hélas sans lendemains. Dire que ça m’aura pris vingt ans pour en arriver là…
Oui, j’avais honte, peur du jugement, peur du ridicule — or, l’activité d’écrire ces textes et musiques furent les plus grandes joies et satisfactions de réalisation jusque-là. Et pourtant! Sans ressources financières publiques, personnelles ou humaines (ou trop peu), une œuvre hybride où la théâtralité du mot et du geste la (me?) rendaient « suspecte » aux yeux de certains décideurs… D’autant plus que je devenais un transfuge de genre, passant du classique à la chanson; on ne m’attendait certes pas là… Oh, sacrilège! Faire confiance en l’intelligence du public, ça ne leur disait rien?

Comme je poursuis toujours le ménage de mes archives, tel que décrit dans La Panne, je tombe par pur hasard sur le petit carnet que j’avais mis à la disposition du public pour commentaires. Ça m’émeut encore de relire :
— Je ne peux pas dire que ça fait 20 ans que j’attends ce moment… On ne se connaissait pas il y a 20 ans. Mais j’avais quand même hâte de Vivre ce spectacle, ce Récital, cet Opéra, ce drame chanté; cette oeuvre d’art. / Merci de m’avoir emmené dans cette aventure! / Bravo, « le produit » final est magnifique – Philippe (Bocher)
— Tu es, / Tu es l’amour / Tu es la persévérance / Tu es la passion / Tu es, / Magnifique – Lucie (Mayer)
— Je prends la page de gauche / Pour te dire ce qui se passe / sous la conscience — Merci / Pour tout ce que tu m’as donné / Sache que je suis avec toi – Louis (Horwath)
— Merci d’explorer et de rendre visible et audible cette partie de toi, cet espace à nous tous. Tout-à-fait charmante! Bravo Christine! – Margaret (Ronald)
— Bravo Christine / Diane Dufresne n’est pas mieux! – André Lépine

Et parmi d’autres communications qui m’auront été transmises ultérieurement :
Je suis resté accroché à ton spectacle 2-3 jours… – Réal Léveillé, pianiste et co-réalisateur de l’album (ses accompagnements du spectacle ont été exécutés par programmation sur ordinateur).
— Après quelques jours, je vis toujours sur l’émotion de ton spectacle d’une audace dérangeante et sur un ton intimiste tellement humaniste… – Jacques Renaud
— Je me suis sentie portée du début jusqu’à la fin, à travers les histoires de ta vie, comme si tu nous prenais dans tes mains et nous invitais à laisser les émotions résonner en nous. – Carmen Frenette

Je retrouve également une ébauche de présentation : « Ce soir, on vous donne à « Voir » une chanteuse. Pas d’effets spéciaux. Une chanteuse, un physique, une voix. On disait d’elle qu’elle « gagnait à être vue ». Aujourd’hui, elle revendique sa voix. Non pas celle d’une vocaliste, mais d’un corps total, d’une voix assumée, avec ses failles, ses forces, sa vérité. Mais ce soir, c’est une invitation à suivre une histoire. Un retour dans le temps. »

Non seulement ça, mais j’avais décidé de procéder à présenter ce spectacle à des heures plus raisonnables : 15 h 00, la fin de semaine, puis 19 h 00. Maintenant devenu comme une norme…

Une fin prématurée. Qui fait réagirDes chansons toujours d’actualitéÉcologique avant l’heure? Le risque à tous points de vue, d’autant plus si on est allé au bout de ses limites… 

À quoi bon regrets et deuils, sinon passer à autre chose, quand la musique et la scène auront contribué, seules, à te faire sentir réellement vivante? Quand tu te savais et te sentais véritablement sur ton « X »? Parce que, bien que tout soit possible, une grande question se pose — et particulièrement en regard de cette œuvre : qu’est-ce qu’on peut bien pouvoir faire de sa vie?!

*Non, je n’ai pas fait que ça (La Belle…, Éva Gauthier), mais ici, on parle de création totale : paroles et musique, production et réalisation, idée originale/conception, scénarisation, scénographie, costume, mise en scène, etc.

Crédits :
Photos (poster et jaquette CD) : Andréanne Gauthier / AG Photographe
Poster et jaquette CD : Pierre-Luk Bouthiller / PLB Design
Photos spectacle : Michel Parent

pochetteCD-Christine-Lemelin

Photo Michel Parent

Prière à ma mère*

La personne la PLUS importante dans la vie d’un être humain est sans contredit sa propre mère.
Je vous fais grâce de la genèse du texte qui suit. Cette mélopée se retrouve au coeur même de la création de mon « Opéra-Chansons ».
Comme elle ne figure pas sur l’album qui fait office de trame principale, seulement qui aura assisté à cet opéra de chambre moderne saura témoigner de la charge émotive qui en découle.

Un jour, peut-être, la musique et l’image suivront…

PRIÈRE À MA MÈRE

Chanter, c’est prier deux fois.
T’as donc rien compris, maman ? (Refrain)

Aimer, est un don…
Gratuit !
Il est faux de prétendre
Qu’on ne peut donner
Ce qu’on n’a pas reçu.
Il se peut de le cultiver.

Personne n’a demandé à vivre.
À moins de vouloir en finir,
Faut faire avec.
C’est MAINTENANT
Que je veux être heureuse.
Je me fous
De gagner mon ciel !

Refrain

L’Apocalypse,
C’est pas pour demain.
L’amour,
Ça se mérite…
Par l’amour.
Non le sacrifice.

Un parent, un enfant,
Doit être chéri,

Non pas trahi.
Pourquoi t’être réservée
Pour des étrangers ?

Refrain

Chanter
Est le propre de l’homme,
Toute culture confondue ;
Pour célébrer la terre,
Les étoiles, la mer,
L’AMOUR.

Chanter, c’est prier deux fois.
Je suis SAUVÉE, MAMAN !

© CHRISTINE LEMELIN_02-07-1994/12-10-1995/Révisé : 22-09-2010/16-01-13/03-12-13

Bernadette Morency, décédée à Québec, le 17 janvier 2015
Va ! Dors en paix…
Dors enfin, maman !

Photo Michel Parent

D’aimer

« L’amour ne peut pas penser à l’amour, on ne peut pas le cultiver, on ne peut pas s’y exercer. S’entraîner à aimer, à sentir la fraternité humaine, est encore dans le champ de l’esprit, donc ce n’est pas de l’amour. Lorsque tout cela s’est arrêté, l’amour entre en existence et alors on sait ce qu’est aimer. » Krishnamurti

Je ne connais pas l’origine de ce texte, je n’ai jamais lu Krishnamurti. À l’époque où on m’y invitait avec force culpabilité, j’ai tourné le dos à tout ça, développant presqu’une aversion à la chose spirituelle. Pour y revenir au compte-goutte bien des années plus tard, mais de mon propre chef.

Or, cette citation, qui arrive à point, provient d’un ouvrage scolaire que je consulte par nécessité. Comme de quoi…

Là où je veux en venir, c’est que dans ma chanson Prière à ma mère, qu’on ne trouve pas sur l’album mais qui est au cœur de l’œuvre totale, je fais appel à l’amour, justement, et dans ces termes :

[…]
Aimer, est un don…
Gratuit !
Il est faux de prétendre
Qu’on ne peut donner
Ce qu’on n’a pas reçu.
Il se peut de le cultiver.
[…]
L’amour,
Ça se mérite…
Par l’amour.
Non le sacrifice.
© Christine Lemelin

J’ignore si j’avais raison ou pas, mais une chose que je sais : est d’avoir écrit ce texte avec ferveur, sincérité et authenticité. Ça, personne ne peut en douter.

L’amour… Oui, qu’est-ce donc l’amour ?

Marie-Nicole Lemieux : Le beau chant véritable !

Dire que je l’envie est un euphémisme…

Hier soir, j’ai eu le grand plaisir d’assister au « spectacle classique » consacré à Baudelaire (c’est comme ça qu’on nous le présente et non un récital !), donné au Théâtre Outremont par Marie-Nicole Lemieux, en compagnie du pianiste Daniel Blumenthal et du comédien Raymond Cloutier, directeur artistique dudit théâtre.

L’envie ? Parfois, j’avais le cœur à l’envers d’entendre non seulement cette voix magnifique dotée d’un registre exceptionnel et sans failles, mais une chanteuse dont la maîtrise du souffle est tout simplement remarquable. Que dire des nuances, ces douceurs dans les aigus : ad-mi-ra-ble ! Des aigus et des pp qui m’ont tant fait défaut pour réussir dans ce métier si olympien.

Combien d’autres récitals du genre ai-je manqué ? MNL est une des rares chanteuses à qui l’on permet de présenter un répertoire aussi peu familier du public, voire même des connaisseurs. Moi-même, qui possède une collection plus qu’enviable, je connaissais à peine plus de la moitié des œuvres au programme. Il faut dire que mes intérêts on bifurqué depuis quelques temps.

Marie-Nicole Lemieux est véritablement une récitaliste, ce que ne sont pas forcément les chanteurs et chanteuses d’opéra qui, pour plaire au grand public (il semble que c’est désormais la norme), nous assaillent constamment d’airs d’opéras, comme s’il n’y avait pas suffisamment de beau répertoire, toutes langues confondues, à se mettre sous la dent. MNL en est la démonstration, sans même être obligée de faire la guignole, sa tenue en scène étant sobre et délicate.

Un bémol : le pianiste. Certes, monsieur Blumenthal est un excellent accompagnateur, épousant parfaitement la musicalité de l’interprète. Hélas, il est le portrait même du pianiste classique qui ne semble pas avoir assimilé tout l’éventail musical dès qu’il s’agit d’appréhender la chanson : nous avons eu droit à un plat repiquage d’une version piano de Léo Ferré dans Le Flacon. Tant qu’à avoir fait grands frais dans la conception de ce « spectacle » (je pense au costume de monsieur Cloutier), on aurait pu au moins investir dans un arrangement plus élaboré par les services d’un maître en matière « Ferré » : Philippe Noireaut. Comme ça m’a manqué !

Oh ! du beau chant, comme cela fait du bien. Ne serait-ce que pour CE genre de répertoire, il vaut encore la peine d’étudier le chant classique. Pour en faire carrière, c’est une autre histoire…

5 ans déjà !

Oui, cinq ans, jour pour jour : Le lancement-web (faute de mieux !) de mon album WXWZ… Code secret, un « Opéra-Chansons ».
Un jeudi, 25 août 2011, il pleuvait des cordes…

Je venais à peine d’entrer sur les réseaux sociaux. J’avais donc peu d’amis Facebook, encore moins de Fans de ma Page… Quant à Twitter… Ce qui fait que ça un peu passé dans le beurre… Néanmoins, très bien commenté par ceux et celles qui ont réussi à se le procurer.

Trame principale d’une œuvre dramatique formidable qui a été créée en mai 2014 : L’« Opéra-Chansons » WXYZ… Code secret pour lequel j’ai reçu beaucoup d’éloges.

Affiche_Opéra-Chansons'

Œuvre intemporelle s’il en est, je vous invite toujours à vous procurer l’album – à défaut de pouvoir assister cet opéra de chambre, pour le moment – par mes bons soins ou via le site Bandcamp.com.

Merci encore pour votre encouragement très apprécié, passé, présent et futur !

D’hier à hier…

J’ai longtemps hésité…

Voici donc ce que j’avais alors à proposer.

Oui, il était une fois, une chanteuse…
Voici quelques très courts extraits de la variété de son talent.
1- Griserie : La Périchole, Jacques Offenbach. Centre Léonard de Vinci, 2004 – arrangements : Denys Lavergne;
2- Je voudrais être un chat… : Paroles et musique : Christine Lemelin. La Butte St-Jacques, avril 1997. Au piano : Bruno Fecteau;
3- Faites gaffe, les filles ! : idem;
4- Extrait, 2 Chants malais, op. 24 : Paul SeeligÈVA GAUTHIER Pionnière du chant moderne en Amérique ou… La « Javanaise ». Les Productions « La Fille de l’Île ». Festival SuperMicMac en hommage aux musiciennes canadiennes innovatrices, Maison de la culture Frontenac, 30 octobre 2000. Au piano : Réjean Coallier;
5- Dromadaire : Bestiaire ou le Cortège d’Orphée (Apollinaire), musique : Louis Durey – La Belle… et les bêtes, un zoopéra. Les Productions « La Fille de l’Île ». Septembre 1994, Salle Calixa-Lavallée. Au piano : Réjean Coallier;
6- Sirène : idem.

Condamnée à vie ?!?

Errance, titre #5 de mon album WXYZ… Code secret, un « Opéra-Chansons », dans lequel je décris l’écœurement de la condition (qui fut la mienne) d’une jeune et jolie jeune femme dans ses errances citadines lors de moments de solitude extrême et de désœuvrement.

État qui semble perpétuel, figurez-vous ! Quelque vingt années plus tard, rien n’a l’air d’avoir changé : malgré mes cheveux blancs, oui, j’ai été cet après-midi, et ce, sans équivoque aucune, mais, oui, bel et bien suivie !

De bien douloureux souvenirs remontent à la surface… À la seule différence maintenant que je ne suis ni seule ni en état de désœuvrement.

Je pense surtout à « […] toutes ces femmes cachées, blessées, qui ont peur, peur de la vie, peur de l’amour… »*. © Christine Lemelin

Mais bien encore : à toutes ces fillettes, adolescentes, femmes en devenir…

* récitatif en introduction de la chanson Errance dans « L’Opéra-Chansons » WXYZ… Code secret.

 

Choisir son public ?

Ce matin, on nous apprenait le décès de Pierre Lalonde. J’ai grandi avec Jeunesse d’aujourd’hui. C’est par rien !
À la radio, on nous faisait entendre ses succès. Mais également là où il voulait amener son public. On y a donc diffusé une chanson que j’ignorais. Un air de Stéphane Venne. Un style tout à fait nouveau pour lui, où l’on percevait enfin une voix sans artifice, pure. La sienne, véritable.
Or, le public n’a pas suivi. Pierre Lalonde s’est donc recyclé en homme d’affaires plutôt que de rester captif d’un public qui ne comprenait pas son nouvel élan, là où était son désir « d’élévation ».

Même histoire pour Donald Lautrec. Souvenez-vous de Le mur derrière la grange. Cet album fut un flop monumental alors que le projet, lui aussi, s’avérait d’une qualité non équivoque. Au lieu de rester captif d’un public qui semblait refuser de comprendre, il s’est recyclé à son tour en homme d’affaires prospère et sortir enfin des feux de la rampe.

C’est tout le contraire avec Ginette Reno. Alors qu’elle aurait pu devenir une des plus grandes chanteuses de jazz, elle a choisi son public, prétextant qu’il ne la suivrait pas. Avait-elle raison ? Financièrement, sans doute. Artistiquement, c’est discutable.

La vraie gagnante dans tout ça : Renée Claude !
Telle est mon opinion.

Faisant carrière comme interprète de chansonniers « obscurs », les chansons de Stéphane Venne, pourtant à la même époque que Pierre Lalonde, ont fait d’elle une star. Elle a ainsi conquis un nouveau public !
Gagnante, parce qu’elle a persisté à imposer à ces fans ses goûts et ses désirs en lui offrant, au moins, trois spectacles remarquables : Clémence, Brassens et Ferré. Très pointu comme contenu, mais ainsi, elle a su respecter son intégrité artistique.
Certes, elle n’a jamais vécu aussi richement, semble-t-il, par contre, elle a toujours offert un produit à haute teneur artistique en plus d’être reconnue à sa juste valeur par le milieu. Il ne reste qu’à l’Adisq de se manifester…

La rançon de la gloire, est-ce le prix à payer pour avoir un public ?

L’identité… (bis)

Elle s’appelle « Personne »…, cette chanson qui me définit parfaitement, je ne l’ai vraiment pas écrite pour rien.

Depuis le jour de ma naissance et même jusqu’à ce matin, lors de ma visite au bureau du Directeur de l’état civil du Québec, mon prénom aura été l’objet de controverse !

Pour commencer, lors de mon baptême, le jour même de Noël, sans toutefois le supprimer, mon grand-oncle de prêtre avait refusé de substituer le nom de Marie pour celui de Myriam — qui voudrait apparemment dire Marie en hébreux — et qui m’aurait si bien allé. Alors, comme on ne savait toujours pas comment m’appeler, on m’a fait porter le nom de Christine — c’était Noël, après tout. Ainsi, parce qu’une fille catholique ne pouvait pas, alors, ne pas avoir le nom de Marie sur son baptistère, il a été rajouté. J’aurai été probablement la seule catholique, au Québec du moins, à avoir jusqu’à cinq prénoms sur ce religieux papier !

Or, Marie n’apparaissait pas sur le registre d’état civil. Après maintes discussions avec les autorités (j’avais deux originaux différents avec moi !), on l’a tout simplement fait sauter et déplacé l’ordre d’usage, Myriam étant alors en tête. Je serai probablement également la seule baptisée (avant une époque maintenant révolue) à ne pas avoir le prénom de Marie sur ce registre !

Et ce n’est pas tout. Au-delà de toutes les sempiternelles confusions entourant mon identité, ce prénom que je porte aura été sujet à raillerie jusqu’au chevet de ma mère mourante par ce « presque jumeau » de frère ! Autre chanson (# 6 de l’album) que je n’aurai pas, non plus, écrite pour rien…

L’identité, c’est aussi exister. Ce qui est au coeur même de mon oeuvre, L’« Opéra-Chansons » WXYZ Code secret

Photo Michel Parent

Huit jours à peine…

En huit jours à peine, un chapelet guère interrompu d’attentats et de tragédies…
Comment voulez-vous que ces malheureux soient dans un état d’esprit, dans un état mental normal ?
Des cerveaux lavés.
Des têtes brûlées !
Dieu – s’il existe – a le dos large…