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Photo Michel Parent

D’aimer

« L’amour ne peut pas penser à l’amour, on ne peut pas le cultiver, on ne peut pas s’y exercer. S’entraîner à aimer, à sentir la fraternité humaine, est encore dans le champ de l’esprit, donc ce n’est pas de l’amour. Lorsque tout cela s’est arrêté, l’amour entre en existence et alors on sait ce qu’est aimer. » Krishnamurti

Je ne connais pas l’origine de ce texte, je n’ai jamais lu Krishnamurti. À l’époque où on m’y invitait avec force culpabilité, j’ai tourné le dos à tout ça, développant presqu’une aversion à la chose spirituelle. Pour y revenir au compte-goutte bien des années plus tard, mais de mon propre chef.

Or, cette citation, qui arrive à point, provient d’un ouvrage scolaire que je consulte par nécessité. Comme de quoi…

Là où je veux en venir, c’est que dans ma chanson Prière à ma mère, qu’on ne trouve pas sur l’album mais qui est au cœur de l’œuvre totale, je fais appel à l’amour, justement, et dans ces termes :

[…]
Aimer, est un don…
Gratuit !
Il est faux de prétendre
Qu’on ne peut donner
Ce qu’on n’a pas reçu.
Il se peut de le cultiver.
[…]
L’amour,
Ça se mérite…
Par l’amour.
Non le sacrifice.
© Christine Lemelin

J’ignore si j’avais raison ou pas, mais une chose que je sais : est d’avoir écrit ce texte avec ferveur, sincérité et authenticité. Ça, personne ne peut en douter.

L’amour… Oui, qu’est-ce donc l’amour ?

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Marie-Nicole Lemieux : Le beau chant véritable !

Dire que je l’envie est un euphémisme…

Hier soir, j’ai eu le grand plaisir d’assister au « spectacle classique » consacré à Baudelaire (c’est comme ça qu’on nous le présente et non un récital !), donné au Théâtre Outremont par Marie-Nicole Lemieux, en compagnie du pianiste Daniel Blumenthal et du comédien Raymond Cloutier, directeur artistique dudit théâtre.

L’envie ? Parfois, j’avais le cœur à l’envers d’entendre non seulement cette voix magnifique dotée d’un registre exceptionnel et sans failles, mais une chanteuse dont la maîtrise du souffle est tout simplement remarquable. Que dire des nuances, ces douceurs dans les aigus : ad-mi-ra-ble ! Des aigus et des pp qui m’ont tant fait défaut pour réussir dans ce métier si olympien.

Combien d’autres récitals du genre ai-je manqué ? MNL est une des rares chanteuses à qui l’on permet de présenter un répertoire aussi peu familier du public, voire même des connaisseurs. Moi-même, qui possède une collection plus qu’enviable, je connaissais à peine plus de la moitié des œuvres au programme. Il faut dire que mes intérêts on bifurqué depuis quelques temps.

Marie-Nicole Lemieux est véritablement une récitaliste, ce que ne sont pas forcément les chanteurs et chanteuses d’opéra qui, pour plaire au grand public (il semble que c’est désormais la norme), nous assaillent constamment d’airs d’opéras, comme s’il n’y avait pas suffisamment de beau répertoire, toutes langues confondues, à se mettre sous la dent. MNL en est la démonstration, sans même être obligée de faire la guignole, sa tenue en scène étant sobre et délicate.

Un bémol : le pianiste. Certes, monsieur Blumenthal est un excellent accompagnateur, épousant parfaitement la musicalité de l’interprète. Hélas, il est le portrait même du pianiste classique qui ne semble pas avoir assimilé tout l’éventail musical dès qu’il s’agit d’appréhender la chanson : nous avons eu droit à un plat repiquage d’une version piano de Léo Ferré dans Le Flacon. Tant qu’à avoir fait grands frais dans la conception de ce « spectacle » (je pense au costume de monsieur Cloutier), on aurait pu au moins investir dans un arrangement plus élaboré par les services d’un maître en matière « Ferré » : Philippe Noireaut. Comme ça m’a manqué !

Oh ! du beau chant, comme cela fait du bien. Ne serait-ce que pour CE genre de répertoire, il vaut encore la peine d’étudier le chant classique. Pour en faire carrière, c’est une autre histoire…

Mon corps prémonitoire…

Toute ma vie j’ai été confrontée avec des vibrations qui ne m’annonçaient rien de bon. Des vibrations que je ne pouvais associer à rien mais qui, inéluctablement, me prévenaient qu’il s’agirait d’un événement dramatique pour lequel je ne pouvais absolument rien faire pour renverser la situation. Association bien après les faits…
Avec pour résultat cet album et le spectacle qui en découle…

Ce matin, en apprenant la tragique nouvelle concernant un ami, un collègue de très longue date de mon compagnon de vie, j’ai ressenti les mêmes vibrations qu’hier, alors que mon conjoint était alerté parce qu’on craignait sérieusement pour lui, artiste aussi fragile et vulnérable que talentueux… Avec des yeux…

Mon corps savait, lui. Il avait compris, bien avant mon intellect, comme toujours, que le sort en était jeté pour lui — alea jacta est.

Vous comprendrez que je préférerais ressentir des vibrations annonçant de meilleures augures…

Avec grande tristesse nous te pleurons, cher ami Benoît Brodeur…
R.I.P.