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Chanter sans filet

Dimanche soir (31 mars 2019), TLMP invitait ce chanteur français à la voix magnifique, Eddy de Pretto. Il présentera chez nous le spectacle autour de son album Cure (Culte en réédition) et s’exécutera « tout nu », c’est-à-dire (à part un batteur) accompagné de son seul iPhone.
À la question que lui posait Guy A. Lepage, à savoir « pourquoi être aussi dépouillé sur scène? », il répond ceci :

« […] cette idée d’être en lien le plus direct avec le public, avec le mot, avec le verbe et pouvoir avoir pas grand chose à voir, être minimaliste, très épuré, pour avoir justement le propos et tenter de « matcher » toute la soirée.
Le plus difficile, quand on fait de la scène, je trouve […] pour moi, le plus important c’est de créer la magie, le truc qui va faire que, ah putain !, on a passé tous une soirée, car émotionnellement on ne peut pas l’expliquer, il y a eu un truc, il y a eu un lien entre l’artiste et le public. Pour moi, c’est ça le plus important. Et l’idée qu’il y ait rien sur un plateau m’aide beaucoup pour créer ce lien-là. »

Or, il y aura bientôt (déjà!) cinq ans (mai 2014), je procédais à la création de mon « Opéra-Chansons » WXYZ… Code secret. Il se trouve que je chantais absolument sans filet. Je n’avais pour accompagnateur que mon ordinateur, d’où sortait la musique, les cues produits avec la technologie qui prévalait à ce moment-là, et un clavier que j’utilisais exceptionnellement pour m’accompagner dans une chanson et quelques récitatifs.

N’ayant absolument personne pour me tirer d’affaire, cela devenait une performance de haute voltige. Quand bien même on prétextera la nécessité d’avoir un musicien à mes côtés (j’avais épuisé mes ressources financières et dû hélas y renoncer), ce compromis par défaut aura pourtant parfaitement servi le propos : la solitude, l’isolement et l’abandon évoqués dans cette œuvre.
S’offusque-t-on quand les compagnies d’opéra dit contemporain n’ont qu’une bande électro-acoustique soutenant les chanteurs? Mais non. Alors pourquoi pour mon opéra à moi?

N’ayant toujours pu donner suite à cette aventure, j’ai heureusement parfois l’occasion d’exécuter quelques-unes de ces chansons, accompagnées… d’un iPod !
C’est dans l’air du temps? Qui l’eût cru!

Même hors contexte, la réaction demeure : « Tu nous emmènes dans ton monde ! Tu m’as fait pleurer… »
Ils ne savent pas ce qu’ils ont manqué! (soupirs…)

« Toute nue » à mon tour, je n’ai à être préoccupée que de mes chansons et comment j’arriverai à toucher le public, lequel me le rend bien chaque fois puisque l’émotion est au rendez-vous.
Le public a raison

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Pourtant, bien avant le « Pacte »…

Un certain théâtre est habitué de faire avec les moyens du bord. Il n’est pas nouveau non plus que le matériau récupéré soit au coeur de l’oeuvre sculpturale; c’est bien là la marque de commerce d’Armand Vaillancourt — je peux témoigner pour avoir longtemps vécu à quelques mètres de sa « cour à scrap ».

Mais promouvoir, en 2014, un opéra en affichant les couleurs de la récupération aurait eu l’heur d’être jugé « petit pauvre ». Ce qui le faire aujourd’hui risquerait-il plutôt d’être taxé d’opportunisme? Or, peu de moyens oblige…  Par contre, le contexte sait parfois s’y prêter à dessein.

Tel fut le cas au moment de préparer la création de mon projet L’« Opéra-Chansons » WXYZ… Code secret qui eut enfin lieu en mai de cette même année, et ce, à compte d’auteur, tant le cd (trame principale) que le spectacle-total.

Il faut savoir que ce n’est pas dans la culture des subventionneurs d’encourager le recyclage : les budgets doivent être justifiés sur du neuf. Alors, une fois terminé, on jette… parfois on réussira à trouver preneur lors de ventes appropriées. 

Opéra au sujet universel et toujours d’actualité, j’ai préféré que le public se fasse sa propre idée des « codes secrets » intégrés dans ces chansons et se les approprie. J’avais ainsi opté pour ne pas diriger son écoute en racontant leur genèse (sauf récemment pour Errance, le contexte alors s’y prêtant), même si chaque chanson a son histoire et qu’ensemble elles n’en font qu’une; mise en abyme.

À moins que les spectateurs aient vu La Belle… et les bêtes, un zoopéra ou bien Èva Gauthier, Pionnière du Chant Moderne en Amérique ou… « la Javanaise », il ne peut se douter que 90 % des matériaux de scénographie et de costumes proviennent de ces deux spectacles ou encore de biens personnels. Parce que là aussi, « codes secrets ».

Permettez que je m’abstienne d’énumérer et de décrire la provenance de ces éléments, que vous pourriez entrevoir dans le vidéo d’archives ci-joint. Je préfère conserver un peu de mystère à ce qu’on ose appeler une création.

Comme rien ne se perd, rien ne se crée…

Photo Michel Parent

Flashback

Photo Michel Parent

La Panne

Photo Michel Parent

Le Trophée

La cruauté (suite)

18 avril 2017, 21h15. Je termine enfin ce roman, commencé il y a déjà plus de six mois : La femme qui fuit.

Ça fait toujours aussi mal.

À cette époque, à moins d’entrer en religion ou rester vieille fille, peu de femmes ne pouvaient éviter aisément la famille. Elles ont dû assumer. Tant bien que mal.

La fuite. L’abandon. Énigme ?

« Tu lui souris parce que tu sais que tu ne sauras jamais t’excuser. Tu sais que le pardon à implorer est trop immense. »

Il y en a que la culpabilité n’atteint pas…

La fuite ultime : refuge dans le bouddhisme. État spirituel ? Douteux. Davantage un asile sûr, loin des responsabilités du quotidien. Se vider l’esprit; bientôt l’anesthésie.

Je connais bien une mère qui, aussi, s’est réfugiée dans une autre religion. Pour fuir. À son tour. Là, le charmeur, porteur de certitudes, a fait son oeuvre…

L’enfant, empêchement à la réalisation de soi ? Faut croire que oui, même si je sais qu’il peut épanouir. Cette fuite n’est certes pas l’apanage des femmes…

Mais fuir quoi, qui ? Soi-même ?

L’héroïne de ce roman n’est pas celle qu’on pense. L’abandonnée. Celle qui toute sa vie durant n’a pas lâché le morceau. Manon Barbeau.

 

Photo Michel Parent

D’aimer

« L’amour ne peut pas penser à l’amour, on ne peut pas le cultiver, on ne peut pas s’y exercer. S’entraîner à aimer, à sentir la fraternité humaine, est encore dans le champ de l’esprit, donc ce n’est pas de l’amour. Lorsque tout cela s’est arrêté, l’amour entre en existence et alors on sait ce qu’est aimer. » Krishnamurti

Je ne connais pas l’origine de ce texte, je n’ai jamais lu Krishnamurti. À l’époque où on m’y invitait avec force culpabilité, j’ai tourné le dos à tout ça, développant presqu’une aversion à la chose spirituelle. Pour y revenir au compte-goutte bien des années plus tard, mais de mon propre chef.

Or, cette citation, qui arrive à point, provient d’un ouvrage scolaire que je consulte par nécessité. Comme de quoi…

Là où je veux en venir, c’est que dans ma chanson Prière à ma mère, qu’on ne trouve pas sur l’album mais qui est au cœur de l’œuvre totale, je fais appel à l’amour, justement, et dans ces termes :

[…]
Aimer, est un don…
Gratuit !
Il est faux de prétendre
Qu’on ne peut donner
Ce qu’on n’a pas reçu.
Il se peut de le cultiver.
[…]
L’amour,
Ça se mérite…
Par l’amour.
Non le sacrifice.
© Christine Lemelin

J’ignore si j’avais raison ou pas, mais une chose que je sais : est d’avoir écrit ce texte avec ferveur, sincérité et authenticité. Ça, personne ne peut en douter.

L’amour… Oui, qu’est-ce donc l’amour ?

5 ans déjà !

Oui, cinq ans, jour pour jour : Le lancement-web (faute de mieux !) de mon album WXWZ… Code secret, un « Opéra-Chansons ».
Un jeudi, 25 août 2011, il pleuvait des cordes…

Je venais à peine d’entrer sur les réseaux sociaux. J’avais donc peu d’amis Facebook, encore moins de Fans de ma Page… Quant à Twitter… Ce qui fait que ça un peu passé dans le beurre… Néanmoins, très bien commenté par ceux et celles qui ont réussi à se le procurer.

Trame principale d’une œuvre dramatique formidable qui a été créée en mai 2014 : L’« Opéra-Chansons » WXYZ… Code secret pour lequel j’ai reçu beaucoup d’éloges.

Affiche_Opéra-Chansons'

Œuvre intemporelle s’il en est, je vous invite toujours à vous procurer l’album – à défaut de pouvoir assister cet opéra de chambre, pour le moment – par mes bons soins ou via le site Bandcamp.com.

Merci encore pour votre encouragement très apprécié, passé, présent et futur !