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Pourtant, bien avant le « Pacte »…

Un certain théâtre est habitué de faire avec les moyens du bord. Il n’est pas nouveau non plus que le matériau récupéré soit au coeur de l’oeuvre sculpturale; c’est bien là la marque de commerce d’Armand Vaillancourt — je peux témoigner pour avoir longtemps vécu à quelques mètres de sa « cour à scrap ».

Mais promouvoir, en 2014, un opéra en affichant les couleurs de la récupération aurait eu l’heur d’être jugé « petit pauvre ». Ce qui le faire aujourd’hui risquerait-il plutôt d’être taxé d’opportunisme? Or, peu de moyens oblige…  Par contre, le contexte sait parfois s’y prêter à dessein.

Tel fut le cas au moment de préparer la création de mon projet L’« Opéra-Chansons » WXYZ… Code secret qui eut enfin lieu en mai de cette même année, et ce, à compte d’auteur, tant le cd (trame principale) que le spectacle-total.

Il faut savoir que ce n’est pas dans la culture des subventionneurs d’encourager le recyclage : les budgets doivent être justifiés sur du neuf. Alors, une fois terminé, on jette… parfois on réussira à trouver preneur lors de ventes appropriées. 

Opéra au sujet universel et toujours d’actualité, j’ai préféré que le public se fasse sa propre idée des « codes secrets » intégrés dans ces chansons et se les approprie. J’avais ainsi opté pour ne pas diriger son écoute en racontant leur genèse (sauf récemment pour Errance, le contexte alors s’y prêtant), même si chaque chanson a son histoire et qu’ensemble elles n’en font qu’une; mise en abyme.

À moins que les spectateurs aient vu La Belle… et les bêtes, un zoopéra ou bien Èva Gauthier, Pionnière du Chant Moderne en Amérique ou… « la Javanaise », il ne peut se douter que 90 % des matériaux de scénographie et de costumes proviennent de ces deux spectacles ou encore de biens personnels. Parce que là aussi, « codes secrets ».

Permettez que je m’abstienne d’énumérer et de décrire la provenance de ces éléments, que vous pourriez entrevoir dans le vidéo d’archives ci-joint. Je préfère conserver un peu de mystère à ce qu’on ose appeler une création.

Comme rien ne se perd, rien ne se crée…

Photo Michel Parent

Flashback

Photo Michel Parent

La Panne

Photo Michel Parent

Le Trophée

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Ne pas faire comme les autres = Marque de commerce…

Vous savez, il y a de ces choses de la vie que l’on ne fait pas par choix mais bien par instinct.

On me l’a dit/servi souvent, celle-là : « Toi, tu ne veux jamais rien faire comme les autres ! », et pas toujours sur le ton du compliment…

On ne se marginalise pas comme ça, par snobisme. On est à la recherche de quelque chose qu’on ignore parfaitement, d’indiscible, mais quelque chose de grand, certainement plus grand que soi.

Or, ça remonte à tellement loin qu’on n’imagine même pas à quel point !

Je viens de tomber sur le programme du premier récital donné tout juste à la fin de mes études de maîtrise en chant (Université de Montréal), donné chez moi, à Québec, à l’Institut Canadien, une salle merveilleuse qui, hélas, n’existe plus.

De la présentation, au programme, qu’en avait alors faite mon frère Christian*, je n’avais retenu qu’il avait toujours cru que mon idole avait été Petula Clark alors qu’à ce moment, j’avais complètement oublié cette anecdote, vu que j’avais, pour de longues années, relégué la musique de variétés et/ou populaire aux oubliettes depuis que je m’étais totalement investie dans mes études de chant classique. Un rappel qui m’avait frappée et touchée en même temps.

Aujourd’hui, en relisant ce très beau texte, quelle n’est pas ma surprise de constater à quel point cette « marque de commerce » n’est surtout pas récente… : « […] car elle ne voulait pas faire comme les autres. La chanson populaire, oui, mais pas que ça. Il lui fallait plus. »

Ceux qui ont acheté et écouté mon album et/ou vu mon « Opéra-Chansons » sauront peut-être lire entre les lignes, y détecter un certain Code secret

Voici le contenu de ce premier programme qui sera probablement le moins original de ma carrière… Mais, faut bien débuter en quelque part…

* Texte que voici :

CHRISTINE
LEMELIN

Sa première idole fut peut-être Petula Clark. À l’époque, quand cette chanteuse britannique était au faîte de sa carrière, Christine écoutait ses chansons, sur un tourne-disque qui ne valait pas un rond. L’électronique n’avait pas encore fait les merveilles que nous connaissons même si tout cela ne remonte pas à si loin.
Elle écoutait, écoutait, et, petit à petit, assimilait ce qui l’intéressait, pour, par la suite, le reproduire au profit de parents et amis. Déjà, elle avait une bonne voix, une voix plus forte que celle des autres. Elle l’avait sans doute formée dans ses nombreuses répliques, à l’endroit de son « achalant » de grand frère. Oui, sans doute!
Puis, au fil des mois et des ans, son goût pour le chant est devenu une passion, mais ce n’est pas dans la foulée de Petula qu’elle allait s’embarquer, car elle ne voulait pas faire comme les autres. La chanson populaire, oui, mais pas que ça. Il lui fallait plus.
Ainsi, elle apprit le piano et le chant, avec les meilleurs professeurs de Québec et de Montréal, assure-t-elle, ceux-là qui, si elle n’avait pas eu le talent, auraient certainement tout fait pour la dissuader d’entreprendre la carrière qu’elle avait choisie. Le chant classique, allez donc parler de ça à votre voisin…
Non, Christine ne voulait pas abandonner, elle ne voulait pas faire comme bien d’autres.
D’ailleurs, elle n’a pas tellement le choix, car elle ne chante pas comme bien d’autres, elle chante mieux!
C’est pour cela que, par le chant classique, elle fera son chemin… ma petite soeur!
—  Christian Lemelin