Archives du mot-clé Émile Proulx-Cloutier

Photo Michel Parent

Être de son temps ?

Dans La Presse de ce matin (2 mai), à propos du Festival d’Opéra de Québec et l’oeuvre qui sera mise en scène par Robert Lepage, L’Amour de loin, de Kaija Saariaho, je lisais ceci :

Les marionnettes sont de plus en plus utilisées au théâtre ou à l’opéra. C’est une façon de raconter une histoire […]

J’ai voulu être modeste dans la réation de L’«Opéra-Chansons » WXYZ… Code secret. Même que je trouvais que je ne réinventais pas la roue ! J’ai simplement créé un pantin additionné de quelques éléments technologiques.
J’ignorais ce qui semble maintenant être à la mode… comme de quoi…

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Entre créativité et inertie…

Comment comprendre l’inertie et peut-être la mauvaise foi de certains décideurs quand, au simple visionnement de mon diaporama et de mon 1er extrait « live », je reçois ce commentaire d’un nouvel (?) « admirateur » :

[…] j’ai regardé quelques extraits sur Internet.  Je ne suis pas connaissant de « l’art lyrique », et des nuances dans ses formes d’expression, et encore moins de son évolution récente. Mais ai-je raison de voir dans ces brefs extraits un lien avec ma perception d’une certaine « école française » (???) -du moins « moderniste » (???)-, en émergence dans l’entre-deux guerres ?

[…] Si « chansonnier » veut dire quelqu’un qui est « critique » de certaines réalités ou d’évènements, ou de choix imposés aux masses, moi je pense qu’il en manque ces temps-ci dans la sphère publique, et il est facile de comprendre que ceux/celles qui tirent des ficelles cherchent à les écarter.
[…] Bravo pour le courage de lutter, de se dévoiler, de rester saine / sereine malgré les avatars, vicissitudes et mesquineries.
Normand Dickey, 01/02-04-2014

On nous exhorte d’être créatifs et quand on l’est, on vous donnera tellement d’excuses…
Quand le public, lui, comprend…

Photo Michel Parent

Du chaos au spirituel…

Dans la préface de Philippe Sers introduisant le livre de Kandinsky, Du spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier, nous lisons ceci :

« Il y a dans l’œuvre d’art la révélation d’une réalité supérieure inaccessible au discours de la raison et elle devient par une coïncidence inouïe dans le même mouvement le support d’une méditation métaphysique. Elle est à la fois le support de la méditation et l’image de l’itinéraire.
[…] La valeur n’est pas esthétique. Une œuvre est bonne lorsqu’elle est apte à provoquer des vibrations de l’âme, puisque l’art est le langage de l’âme et que c’est le seul.
[…] c’est l’âme des moyens de l’art qui lui (Kandinsky) répond dans cette correspondance entre musique et peinture, confirmant la vocation de l’art et son pouvoir […]
(Repris de Regards) « Chaque œuvre naît, du point de vue technique, exactement comme naquit le cosmos… Par des catastrophes qui, à partir des grondements chaotiques des instruments, finissent par faire une symphonie que l’on nomme musique des sphères. La création d’une œuvre, c’est la création du monde. »

Cela m’émeut parce que c’est dans un immense chaos que j’ai créé L’« Opéra-Chansons » WXYZ… Code secret. J’ai réellement vécu une renaissance, une résurrection. Le rapport avec le spirituel est indéfinissable mais il a été nettement ressenti par le public.
Se faire dire être resté absorbé pendant quelques jours par cette présentation ou encore que je dégageais une aura perceptible demeure un immense cadeau autant qu’un privilège. Je n’aurai pas tant oeuvré en vain.

Une question demeure : pourrai-je jamais le représenter ?

Faire oeuvre utile…

Comme dit si bien cette magnifique et touchante chanson de Julien Clerc, sur un texte non moins poignant d’Étienne Roda-Gil, Utile :
« À quoi sert une chanson si elle est désarmée […]
Je veux être utile À vivre et à rêver […] Je veux être utile À vivre et à chanter. »
… Oui, mon plus cher souhait aurait été, avec mon « Opéra-Chansons », faire oeuvre utile…

Au fond, de toute ma vie, ce fut le moteur principal de mon chant, de ma voix, d’une présence sur scène :
Comment voulez-vous gagner un concours avec une chanson comme Des ronds dans l’eau ?!?
J’avais 13 ans… Déjà, j’avais besoin de sens pour me donner le « droit », une vraie raison de chanter.

L’insignifiance, le réchauffé jusqu’à l’ennui, très peu pour moi. Cela n’enlève en rien à la légèreté et/ou la drôlerie d’une chanson. Le contexte fait toute la différence.

Bienheureux sont les artistes qui peuvent avoir à long terme une oreille, un public…

Permettez que je partage ici l’interprétation de la muse de la chanson citée plus haut, la Divine Gréco :

… et d’en pleurer…

L’art, subversif ?

Je ne suis certainement pas la première à me poser la question.
Mais, en ces jours noirs où tant de jeunes en quête d’idéaux ou d’émotions fortes peinent à se trouver une passion et qui dérivent vers une radicalisation de leur pensée au profit d’un terrorisme latent, il est à se demander si ces mêmes jeunes ont eu accès à l’art, dans leur courte vie.

L’ennui ? La déprime ? Le désoeuvrement ? Que se passe-t-il donc pour en arriver là ?!?
Comment transmettre une passion à ces pauvres hères ?
La musique adoucit les moeurs, dit-on. Mais quand on réalise que là où ils se garrochent, tête baissée, tout droit vers une mort annoncée, toute forme d’art y est interdite.
Interdit de chanter, de danser, de jouer d’un instrument de musique et quoi encore… Et rire, alors ?!? Mais encore, jouer au ballon… invisible
Aucun droit à la beauté ! On est carrément en train de détruire des chefs-d’oeuvre de l’humanité !

Mais pour qui, donc ?!? Mais pour-quoi ?!?

Dans La Presse du 21 février 2015, Rima Elkouri terminait sa chronique ainsi : « Qu’est-ce qu’il disait, Machiavel, déjà? «Celui qui contrôle la peur des gens devient maître de leurs âmes.» »

L’art, rampart contre la bêtise ? Même pas sûr…

 

Photo: Michel Parent

Ma Première

Ce fut une très petite salle, mais ô combien belle !

Des coeurs touchés !

N’est-ce pas le but ultime !

Les avoir touchés, comment, par quelle-s chanson-s, je l’ignore. C’est le « Code secret » de ces coeurs.

Je remercie d’autant plus ces personnes qui ont bravé le beau temps, inéluctable…

Je vous attends Dimanche, 18 mai — 16 h 00
et Mardi, 20 mai — 19 h 00
Au plaisir !
AG Photographe PLB Design

L’« Opéra-Chansons » : C’est demain !

Oui, c’est demain !
Enfin, ma Première
Oui, c’est une course contre la montre !
Je vais (on va – Les Productions « La Fille de l’Île ») y arriver…
Sur la peau de fesses !

Eh ! oui, il fera beau !

Oui, c’est la Fête des Mères…
Vous qui l’êtes, peut-être, qui en avez une, c’est pour vous, pour elle, vos filles – et vos garçons et/ou leur conjoint, et le vôtre, par ricochet…

Une histoire de femme ?
Universelle, pourtant…

Avec moi, venez partager cette exploration en chansons, en « opéra »
Accompagnez-moi dans cette aventure…

Au plaisir de vous y voir !

 

Artisanal ?!?

Il y a de ces projets qui, comme fut le mien, sont difficiles à caser dans cette industrie qu’est la chanson. Plutôt que s’obstiner, aussi bien faire comme d’habitude : se débrouiller toute seule !

Pour certains, « artisanal » veut dire « amateur », dans le sens péjoratif du terme. Veut dire aussi « sans le sous », idem.

Pourtant, ce n’est pas d’hier que des productions de qualité soient faites dans des conditions minimales, voire précaires. À plus forte raison depuis l’avènement des nouvelles technologies.

Or, si on veut un produit de qualité, même artisanal, faut s’en donner la peine !

Avoir enregistré mon album chez Planet ne veut pas dire que j’aurais été plus satisfaite que dans mon pseudo « studio-maison ». Ça m’aurait probablement juste coûté plus cher… Pour ce qui est du contrôle du produit final ?!?
Or, j’ai voulu un produit de qualité et pour ça, il a fallu quand même y mettre le prix.

WXYZ… Code secret a été fait en DUO. Avec la précieuse collaboration de Réal Léveillé, au piano, à la programmation et à la réalisation.
Pendant de longs mois, nous avons travaillé avec le plus grand sérieux à faire en sorte que mes chansons soient au mieux représentées musicalement et vocalement.

C’était sans compter les imprévus…

J’ai fait affaire à des professionnels pour le sauvetage d’une chanson-clé de l’album, un problème technique en cours d’enregistrement nous avait échappé. Or, musicalement, la pièce était in-tou-cha-ble ! Une tentative de refaire mon chant ne fut pas fructueuse, je n’arrivais pas à la cheville de ce « moment de grâce ».

En parallèle, un matriçage désastreux – le travail original était à ce point méconnaissable, m’a obligée de prendre une décision majeure : nous allions nous en occuper nous-mêmes ! Avec dépenses à l’avenant…
Cette expérience décevante a pourtant été une leçon extraordinaire qu’aucune université aurait pu me fournir ! J’en suis très reconnaissante d’autant plus que j’avais été dans une très bonne disposition. Ce technicien aimait beaucoup mon matériel et il régnait entre nous une très belle entente et harmonie. J’avais apprécié chaque minute passée avec lui. Précieux !
Déçu, voire insulté, il avait eu beau me reprocher de n’avoir pas fait mes « devoirs », dans la précipitation de ce matriçage, il ne m’avait pas donné le temps ou l’occasion de les avoir faits ni d’avoir du recul sur le produit en cours de travail.
Je n’ai donc pas accepté de le rembourser : je n’ai pas l’habitude de ne pas payer les gens qui travaillent pour moi.  

Ainsi, semaine après semaine, Réal et moi travaillions intensivement à ce mixage. Réal était même arrivé à encore améliorer le sauvetage de cette chanson-clé.
Or, nous étions sur le point de boucler le tout que moi, entêtée, je réécoute encore l’original et je suis persuadée qu’il faut tout reprendre depuis le début !
Et Réal a trouvé LA solution… Et c’est à s’y méprendre !

Ainsi, rien qu’à elle seule, cette pièce m’aura coûté vraiment très cher, mais un entêtement que je considère plus que positif.

Et le temps que nous avons passé ensemble, Réal et moi, le plaisir que nous avons eu à travailler et l’expérience qui en a découlé en vaut largement le prix.

Et je n’ai absolument rien à envier à ces productions, plus léchées, peut-être, mais qui n’ont pas forcément l’âme que nous y avons mis. Et en prime, artistiquement, j’ai eu le plein contrôle de mon « oeuvre ».
Ceci n’a PAS de prix !

Et maintenant…

Et maintenant ?
En rétrospective, après le lancement de WXYZ… Code secret, un « Opéra-Chansons »j’avais commencé un travail d’ordre technique sur la préparation de la version spectacle/tour de chant. Interrompu pour les raisons citées dans les 3 épisodes de C’est là où j’ai dû m’arrêter.

En parallèle, j’administrais, à toute fin pratique seule, un OBNL du nom de Productions « La Fille de l’Île », créé principalement pour soutenir mes projets qui marient habilement le répertoire de mélodie classique – française notamment – (et non d’opéra !) et le théâtre.
Or, le 2 décembre 2012, autre tuile : survint le décès subit d’un de mes administrateurs ! Trois administrateurs minimum oblige : urgence de remplacer. Ce n’est déjà pas évident. Tant qu’à y être, aussi bien repartir à neuf.
Ce qui fut fait, il y a 2 jours, soit le 24 septembre dernier. Merci à mes nouveaux partenaires Lucie Mayer et Philippe Bocher de se prêter à l’aventure.

Parce que mon projet étant, par certains, considéré comme marginal, hors norme, plus théâtral que chansonnier – pourtant, les 2 ne sont pas si incompatibles, quand on pense à Brel – embrassant également tout autant le jazz et la musique classique, il n’est donc pas impossible que le projet soit produit par l’intermédiaire de cet OBNL.

Depuis maintenant quelques semaines, je me suis affairée de nouveau sur la préparation technique de cet « Opéra-Chansons ». Un grand défi technologique m’attend !

Comme ça fait déjà longtemps que sur papier ce spectacle/tour de chant est prêt, vous n’avez pas idée comme j’ai hâte !

Et avoir maintenant une équipe de base pour me soutenir, m’appuyer, me donne des ailes !

Merci de me suivre à votre tour.

C’est là où (…) 2e épisode

12 septembre 2013

Il est bien légitime de se demander pourquoi un projet peut être si long à naître. Voici la suite:

Nous sommes donc à l’automne 2011. Ma vie ayant été fort intense pour en arriver à ce lancement-web de mon album WXYZ… Code secret, un « Opéra-Chansons », ça m’aura pris 2 bons mois pour me relever de cette « première mauvaise nouvelle » évoquée au précédent épisode.

Je me prends donc en mains, tant bien que mal, pour faire seule ce suivi alors que je ne suis pas très douée pour faire des guili-guilis auprès des « personnalités » du monde des médias afin qu’on daigne bien s’intéresser à mon travail. Certains d’entre eux manifestent un égo à satisfaire souvent bien plus grand que nous, artistes, qui évoquons à profusion le « j’ai besoin qu’on m’aime! »…

Or, le 21 novembre 2011, 2e mauvaise nouvelle: mon propriétaire, par l’entremise de sa gestionnaire, m’apprend qu’il a l’intention de reprendre notre logement! J’ai été envahie d’un trouble immense…
Nous avons bien compris que c’est une de ces entourloupettes. Nous contestons auprès de la Régie du logement, car nous ne croyons pas à leur histoire. Une job, que d’entreprendre une telle démarche! Du temps plein.
Décision rendue le 1er juin: nous devons quitter notre logement le 30… Catastrophe!
Ça nous met dans une situation très compliquée et épuisante. Gros déménagement, grosses dépenses (entre autres le piano doit sortir avec l’aide d’une grue).
Pas le temps ni les moyens de craquer…
Alimentaire oblige…

Je croyais bien me remettre à la tâche – suivi d’album et préparation du spectacle – dès janvier 2013.

Suite et fin:  3e épisode…